Je vais être tout à fait honnête : parce que j’avais un terrain inutilisé qui avait besoin d’être entretenu et pour autant, je souhaitais vraiment en adopter et les considérer véritablement comme animal de compagnie.
Je ne suis vraiment pas déçue ; je ne pensais vraiment pas m’attacher autant à ces petites bêtes que je considère comme membres de ma famille.
Encore aujourd’hui, les chèvres ne sont pas considérées comme animaux de compagnie mais bien comme des animaux de rente. Cette idée de post m’est venu en discutant avec ma vétérinaire qui disait qu’elle espérait justement que les chèvres ne passent jamais au statut d’animal de compagnie.
Connaître l'espèce que l'on adopte afin d'éviter de mauvaises surprises
Nous ne sommes pas assez informés de leurs besoins et par méconnaissance, nombres de chèvres sont malheureuses voire trépassent.
Si on passe par un élevage, si celui-ci est sérieux, il fera le nécessaire pour s’assurer que nous ayons les connaissances suffisantes à leurs besoins et auquel cas, il transmettra tout ce qu’il faut savoir pour bien les entretenir.
Mais parfois, cela n’est pas suffisant, ou certaines personnes, sur un coup de tête parce qu’elles les trouvent trop mignonnes et qu’elles pensent qu’une chèvre au bout d’une chaîne dans 100m2 de terrain entre la balançoire et le potager sera heureuse, en adoptent également.
La réalité est celle-ci : oui, des chèvres meurent car on ne connaît pas leurs habitudes ou comportements alimentaires.
Oui, une chèvre a des besoins spécifiques, non on ne peut pas leur imposer de vivre seule, de vivre dans 100m2 ou de donner des « restes de table » en guise d’alimentation. Ma vétérinaire m’a dit qu’un de ses clients donnait des lasagnes à ses chèvres et que j’étais loin de m’imaginer tout ce qu’elle a pu voir ! J’étais horrifiée et en même temps, peu surprise.
Même si je n’y connaissais rien en chèvre, je me suis beaucoup renseignée sur leurs besoins avant d’en adopter afin de savoir si je remplissais toutes les conditions pour leur épanouissement, même si malheureusement cela n’a pas évité quelques erreurs dont une qui m’a été induite en erreur par mon ancienne vétérinaire et qui a été fatale à ma défunte Perle.
Les chèvres ont des besoins spécifiques
Ce sont des ruminants avec un système digestif bien spécifique : elles disposent d’un premier estomac de stockage, le rumen, remplies de bactéries et dans ce premier estomac, certaines enzymes n’existent pas. C’est un très grand estomac : quand on donne une alimentation concentrée (comme les granulés) qui ne prend pas beaucoup de place, les chèvres vont avoir tendance à se gaver parce qu’elles n’auront pas la sensation de satiété ; et l’action des bactéries va faire que tout va fermenter, créant diverses problèmes bien souvent fatals. C’est un fait : on a tendance à beaucoup trop nourrir les herbivores.
Elles ont surtout essentiellement besoin de fibres et il faut penser volume plutôt que calories : herbe et foin à volonté, quelques branchages en évitant les plantes/arbres roxiques, eau à disposition, pierre à sel et minéraux.
Les granulés sont donc à bannir et uniquement dédiés à la production de viande ou de lait. Tout ce qu’on rajoute à côté, ce sont des friandises donc en petites quantités (même les fruits, légumes, …)
La chèvre est un animal grégaire : elles ont obligatoirement besoin d’être à 2 au minimum pour leur épanouissement moral et sociétal.
Pour une question de gestion de parasites et de quantité suffisante d’alimentation, le minimum d’espace d’herbe nécessaire pour une chèvre naine est de 400m2 soit 800m2 pour 2 chèvres.
Elles ont besoin d’un grand abri fermé pour les intempéries (à l’abri du vent et de l’humidité).
Il faut une clôture haute et bien solide (si vous suivez mes vidéos vous verrez bien à quel point ce sont de petits ninjas; de vrais pros de l’échappatoire !)
Elles sont facilement infestés de parasites, il y a donc une gestion sérieuse à avoir sur la vermifugation.
Il y a une obligation de déclaration de détention puisque ce sont des animaux de rente.
De mon point de vue on devrait, pour toute catégorie d’animaux, imposer une obligation d’un certificat d’autorisation de détention qui atteste qu’on connaît les besoins de l’espèce qu’on adopte. Avant d’adopter un animal, quel qu’il soit, nous sommes tenus d’avoir connaissance de leurs besoins physiques, sociaux, environnementaux, émotionnels au risque de faire plus de mal que de bien. Réfléchissez bien avant l’adoption d’un animal : cela vous engage moralement pendant plusieurs années mais également financièrement pour subvenir à ses besoins !
Vous connaissiez ces quelques informations sur les chèvres ? Êtes-vous d’accord sur le fait qu’il est primordial de bien connaître une espèce avant d’en adopter ?
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